Le Triomphe de l’Evangile dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre

Le premier verset du premier chapitre de la Bible dit : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. » Au verset 27, Dieu crée l’homme et la femme à son image, et il dit dans le verset 31 que c’était très bien. Dans le chapitre 3, Adam et Eve rejettent Dieu, leur sagesse, la beauté et le désire suprême et font tomber sur eux la malédiction de Dieu, sur leur postérité et sur l’ordre naturel de la création : « Le sol sera maudit à cause de toi; C’est avec peine que tu en tireras ta nourriture Tous les jours de ta vie » (Genèse 3:17).

Genèse 3:15 contient notre espérance que cette malédiction ne sera pas le dernier mot de Dieu pour sa création. Dieu dit au serpent qui a détruit notre âme et la création : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, Entre ta descendance et sa descendance: Celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui écraseras le talon. » L’apôtre Paul voit cette espérance malgré cette malédiction et voici ce qu’il dit dans Romains 8:20-21: « Car la création a été soumise à la vanité—non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise— avec une espérance: cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. »

La vue insupportable de la souffrance

Dieu a créé l’univers à partir de rien ; il était très bien comme il l’a créé ; il n’avait pas de défaut, pas de souffrance, pas de douleur, pas de mort, pas de mal ; puis Adam et Eve ont fait quelque chose dans leur cœur qui était terriblement mauvais, d’une horreur indescriptible, préférant le fruit d’un arbre à la relation avec Dieu. Ce Dieu les a non seulement condamnés à mort (Genèse 2:17), mais il a aussi assujetti toute la création à ce que Paul appelle la « vanité » et la « servitude de la corruption » (Romains 8:21-22).

En d’autres termes, alors qu’il n’y avait auparavant aucune souffrance, douleur ou mort, dorénavant chaque être humain meurt, souffre, les animaux souffrent, les fleuves sortent soudainement de leur lit et balayent des villages entiers, les avalanches recouvrent les skieurs, les volcans détruisent des villes entières, des tsunamis tuent 250 000 personnes en une nuit, des tempêtes font couler les navires, comme les 800 personnes victimes du naufrage d’un ferry aux Philippines, le SIDA et le paludisme, le cancer et les maladies cardiovasculaires tuent des millions de personnes jeunes et âgées, une tornade monstre emporte toute une ville de l’ouest américain, des sécheresses, des famines font basculer la vie des gens dans la famine. Des accidents phénoménaux surviennent, et le fils d’une amie tombe dans un silo à grain et meurt. Un autre perd un œil. Un bébé est né sans visage. Si nous pouvions voir un dix millième de la souffrance du monde à un moment donné, nous nous effondrerions de terreur. Seul Dieu peut supporter cette vue et aller de l’avant.

L’horreur du péché représentée dans la vanité de la création

Pourquoi Dieu a-t-il assujetti le monde naturel à une telle vanité à cause du péché des êtres humains ? La nature n’a pas péché. Les humains ont péché. Mais Paul dit : « la création a été soumise à la vanité. » La création a été asservie à la corruption. Pourquoi ? Dieu dit : « Le sol sera maudit à cause de toi » (Genèse 3:17). Mais pourquoi ? Pourquoi des désastres naturels doivent-ils être une réponse aux échecs moraux de l’homme ? Pourquoi ne laisse-t-on pas simplement mourir les descendants coupables d’Adam ? Pourquoi ce kaléidoscope sanglant de terribles souffrances siècle après siècle ? Pourquoi tant d’enfants souffrant d’handicaps déchirants ?

Ma réponse est que Dieu a mis la nature sous une malédiction afin que les choses terribles que nous voyons autour de nous dans les maladies, les catastrophes deviennent des images claires de la nature horrible du péché. Autrement dit, les désastres naturels nous dévoilent l’ineffable horreur de nos fautes morales.

Dieu a changé l’ordre naturel du monde à cause du désordre du monde moral et spirituel, c'est-à-dire à cause du péché. Dans notre situation déchue présente, nos cœurs si aveuglés face à l’immense perversité du péché, nous ne pouvons voir ou ressentir combien le péché est répugnant. Très rares sont les personnes qui voient le mal odieux que provoque notre péché. Presque personne n’est en colère ou tourmenté par le fait que la gloire de Dieu est diminuée. Mais il suffit que notre corps soit touché par la douleur, et nous interpellons Dieu pour lui demander des comptes. Nous ne sommes pas dérangés par la façon dont nous diminuons sa gloire, mais qu’il touche à notre petit doigt et notre sens moral est outragé. Ce qui montre combien nous sommes centrés sur nous-mêmes et prompts à faire descendre Dieu de son trône.

Le son de la trompette de la douleur physique

Par la douleur physique, Dieu tire la sonnette d’alarme pour nous dire qu’il se passe quelque chose de dramatique sur le plan moral et spirituel. Les maladies, les déformations font la fierté de Satan. Mais dans la providence souveraine de Dieu, elles sont le portrait de ce qu’est le péché pour le monde spirituel. Ceci est vrai même si certaines personnes parmi les plus spirituelles doivent supporter ces déformations. Les désastres sont des signes avant-coureurs que Dieu nous montre, des conséquences méritées du péché et de sa rétribution mille fois pire lors du jugement. Ce sont des avertissements.

Oh si nous pouvions seulement voir ou sentir combien il est répugnant, perturbateur et abominable de préférer autre chose que notre Créateur, de l’ignorer et de manquer de confiance en lui, de le diminuer et de lui donner moins d’attention dans notre cœur qu’au tapis de notre salon. Nous devons voir cela, ou bien nous ne nous tournerons pas vers Christ pour être sauvés de notre péché et nous ne voudrons pas allez au ciel pour autre chose que notre simple soulagement. Et vouloir le ciel pour notre confort signifie que nous en sommes exclus.

Réveillez-vous ! Voici ce qu’est le péché !

C’est pourquoi, Dieu dans sa miséricorde, crie vers nous, alors que nous sommes dans la maladie, dans la douleur et au milieu de catastrophes : Réveillez-vous ! Voici ce qu’est le péché ! Voici à quoi le péché mène. (voir Apocalypse 9:20; 16:9, 11.) Voici à quoi ressemble le fait de préférer regarder la télévision à passer du temps avec Dieu. Voici à quoi ressemble le désir du confort au ciel, sans désirer le Rédempteur. Le monde naturel est criblé d’horreurs qui ont pour but de nous réveiller du monde de rêve dans lequel nous sommes et qui nous fait croire que le fait de diminuer l’importance de Dieu n’est pas un problème. Mais c’est un terrible et énorme problème !

J’ai prêché cette vérité dans notre église de Bethlehem lors du quatrième anniversaire du 11 septembre 2001, sachant que certaines personnes dans notre église passaient par de terribles souffrances. Deux ou trois semaines plus tard, j’étais dans un temps de prière avant le début du culte avec certains de nos membres. L’une des jeunes mères d’un enfant handicapé a prié : « Cher Seigneur, aide-moi à sentir l’horreur du péché, comme je vois l’horreur du handicap de mon fils. » Mes frères, j’aime être pasteur, un émissaire qui tremble en livrant la Parole de Dieu.

Revenons à la vision globale de Dieu qui a créé l’univers à partir de rien. Tout était bien comme Il l’avait fait. Il n’y avait aucun défaut, ni souffrance, ni douleur, ni mort, ni mal. Puis Adam et Eve ont fait quelque chose dans leur cœur qui était si terrible que Dieu les a non seulement condamnés à mort (Genèse 2:17), mais Il a aussi assujetti toute la création à « la vanité » et à « la servitude de la corruption » (Romans 8:21-22).

Alors qu’allons-nous devenir, et la création que Dieu a soumise à la vanité ? Que peut-on dire aux parents dont les enfants n’auront jamais de leur vie une capacité mentale supérieure à celle d’un enfant de six mois ? Vous leur lisez, dans les larmes et la joie de l’espérance, le reste de ce passage de Romains 8:18-25.

« J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité—non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise— avec une espérance: cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Bien plus: nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance: ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. »

Pour les jeunes pasteurs, peu de textes sont plus importants à clarifier que celui-ci. L’un des premiers sermons que j’ai prêché il y a vingt-sept ans après mon arrivée à Bethlehem était « Christ et le Cancer. » Je voulais que les personnes de ma communauté connaissent ma théologie concernant la maladie et la souffrance. Je voulais qu’ils sachent que lorsque je leur rends visite à l’hôpital, je ne suppose pas que s’ils avaient assez de foi, Dieu les guérirait sûrement. Je voulais qu’ils comprennent surtout le verset 23 : « la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Bien plus: nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. » Les personnes qui sont remplies de l’Esprit soupirent, en attendant la rédemption de leur corps. Tout ce passage est l’un des plus significatifs sur le plan cosmique et l’un des passages bibliques les plus précieux sur le plan pastoral. Il nous conduit vers le nouveau ciel et la nouvelle terre dans de nouveaux corps, et nous donne une image très réaliste de nos soupirs sur cette terre, en nous maintenant dans l’espérance que nous avons reçue lorsque nous avons reçu le salut.

Laissez-moi commencer cette étude par quatre observations :

1. Dieu promet que cette création sera libérée de sa vanité et du lien de sa corruption

Verset 21a : « cette même création sera libérée de la servitude de la corruption. » Le monde naturel, le monde matériel, physique sera délivré de la malédiction, de l’esclavage de la vanité et de la corruption. C’est la façon dont Paul parle du nouveau ciel et de la nouvelle terre. Cette terre, ce ciel seront libérés. Cette terre sera une nouvelle terre.

Esaïe 65:17: Car je crée de nouveaux cieux Et une nouvelle terre; On ne se rappellera plus les événements du début Ils ne remonteront plus à la pensée.

Esaïe 66:22: En effet, comme les nouveaux cieux Et la nouvelle terre que je fais Subsisteront devant moi, —Oracle de l’Éternel—Ainsi subsisteront votre descendance et votre nom.

2 Pierre 3:13: Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera.

Apocalypse 21:1, 4: Alors je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre. Le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n’y avait plus de mer… Il essuiera toute larme de leurs yeux. Il n’y aura plus de mort, il n’y aura plus ni deuil, ni lamentations, ni douleur. En effet, les choses anciennes auront disparu.

Actes 3:19-21: Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, le Christ Jésus. C’est lui que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de tout ce dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes d’autrefois.

Les paroles de Paul dans Romains 8:21 sont un témoignage clair de la continuité entre l’ancienne terre et la nouvelle terre : « cette même création sera libérée de la servitude de la corruption.* »* Il comprend que « nouveau » signifie « renouvelé », et non « remplacé ». Ce n’est pas comme « j’ai une nouvelle voiture ». « Libéré » ne signifie pas que ça n’existe plus ou « abandonné ». Les choses peuvent changer mais elles continuent d’exister.

Voici l’une des choses qu’on peut dire à cette femme qui a un enfant handicapé : « Tu sais, la Bible enseigne que même si ton fils n’a pas reçu une vie pendant laquelle il peut sauter de joie et courir sur cette terre pour la gloire de Dieu, une nouvelle terre vient, libérée de toutes maladies et de tous handicaps, il n’aura pas une vie, mais une éternité pour courir et sauter de joie pour la gloire de Dieu. »

2. Cette libération du monde naturel de sa servitude à la corruption sera une participation à la liberté glorieuse des enfants de Dieu.

Verset 21 : « cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. » L’ordre à de l’importance ici. Tout comme la création a suivi l’homme déchu dans la corruption, la création suivra l’homme racheté dans la gloire.

On pourrait être tenté de dire à un chrétien qui souffre (un parent ou un enfant qui souffre) : « Regarde ce que la Bible dit : le monde naturel, la création, sera libéré de sa servitude à la corruption. Nos corps, ou le corps de ton fils fait partie de ce monde naturel, n’est-ce pas ? Oui. Alors toi aussi, lui aussi expérimentera la glorieuse libération de la corruption et tu auras un nouveau corps ressuscité, parce que tu fais partie de ce qui sera libéré. »

Ce n’est vraiment pas la façon dont Paul voit les choses. Il est vrai que nos corps seront ressuscités dans un ordre nouveau des choses. Le verset 23a dit : « nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. » Mais nos corps ne sont pas élevés dans ce nouvel état parce qu’ils font partie de la création. C’est le contraire. La création est élevée dans la « liberté glorieuse des enfants de Dieu. » Verset 1 :« cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. »

La liberté glorieuse des enfants de Dieu vient en premier. Puis, ayant glorifiés ses enfants dans leur nouveau corps de gloire, dont Jésus a dit qu’il brillerait comme le soleil dans le Royaume de notre Père (Matthieu 13:43), alors Dieu juge toute la création digne d’être habitée par la famille glorifiée.

Alors vous pouvez dire aux parents de cet enfant handicapé : « Votre enfant ne sera pas transformé pour s’adapter au nouvel univers glorifié ; le nouvel univers sera transformé pour s’adapter à vous et à votre enfant glorifiés. » Ce que le verset 21 dit est que Dieu aime ses enfants et pourvoit au meilleur pour eux. Remarquez l’expression : « la liberté glorieuse des enfants de Dieu. » Il ne s’agit pas de la liberté glorieuse des saints, ni de la liberté glorieuse des chrétiens, ni de la liberté glorieuse des rachetés. Ce serait aussi vrai. Mais ce n’est pas la pensée de Paul.

La pensée de Paul est exprimée cinq versets plus haut dans Romains 8 :16-17 : « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui. » Le verset 21 dit que le nouveau ciel et la nouvelle terre sont l’héritage des enfants. L’univers n’est pas important par lui-même. Il est important en tant que terrain de jeu des enfants de Dieu et en tant que temple, ferme et atelier. Dieu n’a pas créé ses enfants pour l’univers. Il a fait l’univers pour ses enfants. Ceci est vrai depuis le début et c’est vrai jusqu’à la fin, et c’est particulièrement vrai pour le Fils incarné, l’homme Dieu Jésus-Christ. Toutes choses ont été faites pour lui. Votre enfant handicapé n’aura plus besoin de s’adapter. Son corps sera totalement racheté et nouveau. Et toute la création sera adaptée à l’homme.

3. L’arrivée de la nouvelle création libérée est comparée à la naissance. Ainsi il y a continuité mais aussi discontinuité avec ce monde.

Verset 22 : « Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement (sunōdivei). » Lorsqu’un enfant naît, il est humain, ce n’est pas un cheval. Il y a une continuité. Mais l’enfant n’est pas identique à ses parents. Je ne pense pas qu’on peut pousser la métaphore jusqu’à dire : l’arrivée de la nouvelle terre est comme la naissance d’un enfant, pour dire que la nouvelle terre a la même relation avec l’ancienne terre qu’un enfant avec sa mère. Ce serait donner trop de poids aux mots. Mais la question d’une possible discontinuité se pose et nous renvoie vers d’autres passages pour voir de quelle sorte de discontinuité il pourrait s’agir. Bien sûr, le contexte actuel dit : ce corps va être libéré de la vanité et de la corruption. Mais il y a plus que cela.

En fait, nous trouvons des indications assez claires de la continuité comme de la discontinuité. Chez Paul, les indicateurs les plus clairs sont dans 1 Corinthiens 15. Il pose la question dans le verset 35 : « Mais quelqu’un dira: Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils? » Puis il répond de la façon suivante :

« Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir [c’est la discontinuité], c’est un simple grain, de blé peut-être ou de quelque autre semence; puis Dieu lui donne un corps comme il le veut, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre [C’est l’œuvre même d’un créateur, pas seulement d’un rédempteur, ce qui est réconfortant lorsqu’on pense aux corps de nos ancêtres qui se sont décomposés et dont les atomes qui constituaient leur corps se trouvent maintenant dans des milliers d’autres personnes, plantes et animaux]... Semé corruptible, on ressuscite incorruptible. Semé méprisable, on ressuscite glorieux. Semé plein de faiblesse, on ressuscite plein de force. Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel. [Il dit plusieurs fois, « semé » et la même chose « ressuscitée ». Il s’agit de continuité.] S’il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel [Le mot « corps » implique la continuité et le mot « naturel » et « spirituel » implique la discontinuité]... Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste. [Ces images ne sont pas identiques ; il y a discontinuité et continuité.] Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère… »

C’est vraiment un mystère. Nous serons tous transformés. Mais, comme Jean le dit : «Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. » (1 Jean 3:2). Jésus dit : « Car à la résurrection, les hommes ne prendront pas de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel » (Matthieu 22:30). Les choses seront différentes. Pierre, par exemple, dans la seconde lettre, ne voit pas une simple restauration ou une amélioration du monde présent. Il dit dans 2 Pierre 3:7 : « mais, par la même parole, les cieux et la terre actuels sont gardés en réserve pour le feu, en vue du jour du jugement et de la perdition des impies. » L’apôtre Jean dit : «…le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. » (Apocalypse 21:1). « La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau » (Apocalypse 21:23). « La nuit ne sera plus » (Apocalypse 22:5).

Pas de nuit, pas de soleil, pas de lune, pas de mer, pas de mariage, des corps spirituels dans un monde qui est passé par le feu. Et pourtant il y a une réelle continuité ; Philippiens 3:21: “Jésus-Christ transformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps glorieux par le pouvoir efficace qu’il a de s’assujettir toutes choses. » Et quel genre de corps était celui de Jésus ressuscité, auquel nous pourrions ressembler ? Il était reconnaissable. Son apparition était inexplicable dans l’espace physique. Il arrivait et il disparaissait de façon extraordinaire. Et pourtant, regardez ces paroles étonnantes et importantes dans Luc 24:39-43:

« ‘Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi et voyez; un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai.’ Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme, dans leur joie, ils ne croyaient pas encore, et qu’ils étaient dans l’étonnement, il leur dit: ‘Avez-vous ici quelque chose à manger?’ Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. » Ils lui donnèrent un morceau de poisson grillé, il le prit et mangea devant eux.

Il a mangé du poisson. Alors le troisième point est : dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, il y aura une continuité avec ce monde et une *discontinuité *dans ce qui reste pour nous « un mystère ». Il ne nous est pas dit ce que nous serons. Nous ne savons pas si nous serons comme lui. Alors, quand les parents de l’enfant handicapé demandent : « Est-ce que notre enfant grandira ? Mangera-t-il par lui-même ? Pourra-t-il utiliser la création ? » Nous répondons que Dieu n’a pas fait le monde en le préservant pour qu’il soit ensuite gaspillé. Votre fils mangera avec Jésus. Dieu lui donnera un niveau de développement pour sa plus grande joie et pour la plus grande gloire de Dieu. Mais il y a un grand mystère et nous voyons au travers d’une vitre trouble.

Quelle est leur assurance profonde face à un tel mystère ? Et quelle est leur plus grande espérance pour leur fils, et pour eux-mêmes ? Cela nous amène à la quatrième observation et à l’Evangile de Jésus-Christ.

4. L’espérance d’avoir des corps rachetés dans la nouvelle création est assurée par le salut que nous avons reçu par la foi dans l’Evangile, mais ce n’est pas notre plus grande espérance.

Regardez particulièrement Romains 8:23b-24: « Nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés. » Que signifie c’est en espérance que nous avons été sauvés » ? C’est un datif (tē gar elpidi esōthēmen). Peut-être un datif de référence : en référence à cette espérance, nous avons été sauvés. Cela inclut sûrement la signification que lorsque nous sommes sauvés, cette espérance nous a été assurée. Et puisque nous sommes sauvés en comptant sur l’Evangile disant que Christ est mort pour nos péchés et est ressuscité (1 Corinthiens 15:1-3), cette espérance est assurée par l’Evangile. Il triomphe en nous amenant à cette espérance (Romains 6:5; 8:11).

Mais nous ne devons pas en rester là. L’Evangile est l’assurance solide qu’il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre et que nous ressusciterons avec des corps rachetés pour vivre l’éternité. L’Evangile de Christ crucifié à notre place, qui nous donne son pardon et sa justice atteste son œuvre par sa résurrection des morts avec sa puissance sur toutes choses. Voici ce que nous dirons à ces parents lorsque nous cherchons un rocher sur lequel nous pouvons nous tenir fermes face à la peur et à la culpabilité.

Le don ultime de l’Evangile : Dieu visible dans Christ crucifié

Mais le don ultime de l’Evangile n’est pas le nouveau ciel et la nouvelle terre. Le bienfait ultime de l’Evangile n’est pas le fait d’avoir un corps racheté. Le bienfait ultime de l’Evangile n’est pas le pardon, ni la rédemption, ni la propitiation, ni la justification. Toutes ces choses sont des moyens pour une finalité. Le bien ultime de l’Evangile qui fait de l’Evangile un bonne nouvelle, et sans lequel aucun de ces autres dons ne serait une bonne nouvelle, est Dieu lui-même, visible dans la gloire de son Fils crucifié et ressuscité, et apprécié à cause de son infinie beauté, et précieux à cause de sa valeur infinie, et reflété en nous car nous avons été rendus conformes à l’image de son Fils.

L’Evangile : l’illustration la plus complète de la Gloire de Dieu

La raison ultime pour laquelle un nouveau ciel et une nouvelle terre existent est que le Christ ressuscité ne déposera jamais son corps humain, mais il le gardera comme un emblème éternel du Calvaire où la gloire de la grâce de Dieu est apparue de la façon la plus complète. Tout l’univers matériel a été créé dans un premier temps, puis Dieu lui donne sa nouvelle forme, afin que le Fils de Dieu soit incarné de façon humaine ayant souffert dans la chair, ayant été crucifié, ressuscité des morts, et régnera comme Dieu-homme et sera entouré d’une armée innombrable de rachetés qui dans leurs corps spirituels chanteront et parleront, travailleront, joueront et aimeront de façon à refléter sa gloire la plus complète précisément parce que nous aurons des corps dans un monde rayonnant spirituellement et physiquement de la gloire de Dieu.